"J'ai essayé pour vous"

Publié le par Vivien HdF

« J’ai essayé pour vous », les commentaires d’articles sur les sites d’actualité (lesoir.be). L’offre semblait alléchante : possibilité de commenter l’actualité, de voir l’avis de ses congénères, d’être noté sur la pertinence de son intervention etc. Financièrement je m’y retrouvais aussi puisque les 3 premiers mois ainsi que tous les suivants étaient gratuits.

 

Oui mais,

 

Ce genre d’offre comporte toujours au moins un hic. Pour une fois ce hic n’était pas financier, et heureusement. Non il était humain puisque j’ai bien du me rendre compte que dans les gens que je croisais en rue se trouvaient au moins deux ou trois crétins. Ce genre de gens qui confondent la liberté de tout dire avec l’obligation de dire tout (et souvent n’importe quoi). N’y a-t-il aucun filtre entre un cerveau réactionnaire et la touche « envoyer » d’un ordinateur ? Les gens sous prétexte qu’ils utilisent le pseudo EmpécheurDeTournerEnRond  ou EmmerdeurPublic68 se croient-ils autorisés à déverser sans retenue toutes les âneries qui leur passent par la tête ? J’ai tenté de commenter un article qui expliquait qu’un jeune tentant d’échapper à un contrôle de police s’était noyé dans la Sambre. J’ai déjà été vexé par le fait qu’on juge non pertinent ma question de savoir pourquoi les policiers n’avaient pas pu lui porter secours, mais ce n’est qu’une simple question d’ego. J’ai surtout été dérangé par certaines réactions (presque majoritaires) qui clamaient « On ne tente pas d’échapper à un contrôle, ce n’est que justice » ou « C’est toujours un de moins ! ». Dérangé parce que ce n’était pas dit sur le ton de la blague.

 

Alors prenons un peu de recule. Ca voudrait dire que la mort est une punition juste pour ceux qui tentent d’échapper à un contrôle de police ? Autant donner à la police le droit de tirer à vue sur toute personne résistant à son arrestation. Comment peut-on penser ça et surtout, comment peut-on l’écrire sur un site accessible à tous y compris les proches de l’infortuné ?

 

Est-ce une preuve que le populisme et la haine font dire des choses aussi débiles que la démence ? Je pense bien. Alors si j’étais un d’entre eux je pourrais leur dire « je vous souhaite de perdre un fils, vous verrez bien ce que ça fait ! » mais je préfère leur dire du haut de mes 23 ans « grandissez un peu bon sang ! ».

 

Et de peur de m’y habituer ou de m’y mêler, j’ai résilié sur le champ mon abonnement moral et j’ai envoyé à ma conscience une lettre recommandée dans laquelle je la prévenais que je prendrais des mesures exemplaires si un jour elle se prenait à tolérer ce genre de conneries.

Publié dans Coup d'Oeil

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